La gestalt-thérapie, qu’est-ce que c’est ?

La gestalt-thérapie est une approche thérapeutique humaniste qui est apparue après la deuxième guerre mondiale, dans les années 50, aux Etats-Unis. 

Ses fondateurs sont Frederick (Fritz) Perls, neuropsychiatre, son épouse Laura Perls (Née Lore Polsner), docteur en psychologie et Paul Goodman, écrivain, penseur et philosophe. 

Gestalt, gestaltung

 

Le mot allemand « gestalt » veut dire « la forme », « prendre forme », « s’organiser », « se construire », donc évoque comment une expérience prend forme. En devenant conscient de comment on fait quelque chose, nous avons la possibilité de choisir de le faire autrement.  

La gestalt-thérapie peut se pratiquer en séance individuelle, avec les couples et en groupe.

Comme la majorité des autres approches en psychothérapie, la gestalt est aussi « née » de la psychanalyse. Elle prend forme en remettant en question certains aspects de la théorie freudienne pour ensuite continuer son propre chemin. 

La gestalt est une approche relationnelle, c’est-à-dire qu'elle part du principe que l’organisme ou l’individu est indissociable de son environnement (dont font aussi partie les autres individus). L’expérience que fait l’être humain est étroitement liée au contact entre l’individu et son environnement. Les recherches contemporaines dans le domaine des neurosciences confirment l’intuition qu'ont eue les fondateurs de la gestalt-thérapie, notamment :

- la découverte des neurones miroirs, des travaux qui mettent en lumière les connexions neuronales en jeu dans le lien entre une mère et son bébé

- les avancées sur l’épigénétique, qui mettent en évidence la plasticité du cerveau en fonction des modifications environnementales 


Une séance de gestalt-thérapie 

En séance de gestalt-thérapie, à travers cette perspective, le client explore avec son thérapeute ce qui pose problème, bloque, ou manque, au contact avec son environnement. Lorsque nous recevons des clients qui ont du mal à s’épanouir dans leur vie privée, professionnelle ou affrontent des difficultés dans leur couple, en gestalt-thérapie nous pensons à la réhabilitation des outils dont le client a besoin pour « aller vers » l’autre ou se mettre dans le retrait, lorsque c’est nécessaire, dans l’objectif d’établir un contact satisfaisant. 

En gestalt-thérapie, ces outils d’adaptation sont appelés « ajustements créateurs ». C’est ce qui nous permet de pouvoir nous adapter en continu à la nouveauté, au changement. Quand cette capacité fait défaut, la personne risque de s’enfermer dans des rituels stériles, des ruminations mentales, l’isolement. Au thérapeute alors de remobiliser l’ajustement créateur chez son patient. 

 
 
 
 
 
 
 

Mots clés

Le mot clé de la GT est donc « le contact » : le contact de l’organisme (le physiologique) avec l’environnement (le non-physiologique) mais aussi le contact avec soi-même et ses besoins. Être en bonne santé mentale suppose d’être en contact avec soi-même (ses sensations, ses émotions, ses désirs). 

Être conscient de ses émotions, les exprimer devient donc un préalable pour établir des contacts sains avec son entourage. Afin de devenir conscient, on ne va pas insister à chercher les causes d’un traumatisme ou d’un comportement, mais explorer comment ce comportement se manifeste.

En séance de gestalt-thérapie, on ne s’intéresse pas au pourquoi, question souvent posée en psychanalyse, mais au comment. 

« Comprendre les raisons qui nous poussent à agir de telle ou telle manière peut être un jeu intellectuellement satisfaisant, mais cela a-t-il une quelconque utilité ? »

 
 
 
 
 

Quelques spécificités de la gestalt-thérapie

Sur le plan de l'expérience du temps, un autre ingrédient important dans la gestalt-thérapie est « l'ici et maintenant ». Plutôt que de chercher les causes du mal-être dans le passé, la gestalt-thérapie s’intéresse au présent. Ce qui ne veut pas dire que l’on ne s’intéresse pas du tout au passé. Chantal Masquelier-Savatier, gestalt-thérapeute dit : « Nous ne faisons pas abstraction du passé.

Mais notre porte d’accès au passé est le présent. Quand je parle de mes souvenirs aujourd’hui, je suis en train de reconstruire mon histoire. Ce qui nous paraît emprisonnant, c’est l’idée d’être déterminé par son passé. Comme le dit Jean-Paul Sartre, « l’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi ». On observe donc en séance de thérapie, l’aspect du passé qui est présent dans l'ici et maintenant.   

Un autre point d’ancrage très important, selon Perls, est la notion d’unité entre le physiologique et le psychologique. Les ajustements physiologiques vont opérer avec ce qui est non-physiologique (le monde), qui va devenir psychologiques dans et par le contact.